SM CARBU 1971. RESTAURATION PAR CLAUDE SON PROPRIÉTAIRE.
Voici la SM CITROËN de Claude, 60 ans qui habite le Limousin (France).
Il nous parle de sa passion pour la marque Citroen depuis mon enfance et nous écrit : « malheureusement, on roulait en SIMCA à la maison et moi je rêvais DS ! Tout sur ces modèles m’attirait, la silhouette, la banquette Dumlopillo, l’épaisseur de la moquette arrière et la fascinante suspension. En 1970, par un heureux hasard, je regarde les informations de 20 heures sur l’unique chaîne en noir et blanc de notre vielle télé à l’instant où notre ami Léon Zitrone annonce la sortie de la dernière-née du quai de Javel. Ces dix secondes pendant lesquelles on voit circuler une SM a laissé de lourdes empreintes dans mon subconscient. Imparable, j’étais ensorcelé ! Il me fallait une SM ! Alors âgé de 14 ans, il me fallait bien patienter moi qui ne possédait même pas un vélo !
Je remercie Othello de me faire l’honneur de présenter ce véhicule sur son site.
Il s’agit là de ma troisième SM, modèle carburateur de mars 1971, avec option cuir fauve et climatisation qui totalise 187000 km. Sa couleur d’origine était un bleu d’Orient. A l’achat, sa livrée était or de Simiane avec un toit en vinyle noir qui masquait quatre autres couleurs …
Achetée en 1991, les propriétaires précédents avaient pris soin de conserver les factures d’entretien et de l’échange standard du moteur effectué en 1981.
Compte tenu de mes activités professionnelles, mes travaux se sont étalés sur quatre années.
Dès le départ, l’option a été de reprendre toutes les pièces, mécaniques, hydrauliques et électriques, d’effectuer un démontage, contrôle, réparation ou réglage si nécessaire voire échange et de terminer par une mise en apprêt et peinture.
Faire le choix d’une couleur n’est pas aisé. On envie le rouge de grenade ou le sable métallisé des heureux propriétaires de SM. Ici, ce n’est pas une teinte CITROËN mais un bleu ALPINE référence 431 de 1970.
LA SUITE DESSOUS LA GALERIE PHOTO.
Pour satisfaire les puristes qui ne manqueront pas de chercher les failles de cette restauration, voici les principales modifications apportées :
Electricité :
- 2 ventilateurs de CX CITROEN (140 W chacun) en lieu et place des originaux (60W). Il faut penser au sens de rotation des pales, donc adapter les fiches mâles et femelles en conséquence. Le bénéfice de cette installation est remarquable et limite radicalement la montée rapide en température lors des parcours urbains. En clair, ça ne chauffe plus. Un interrupteur (type CITROEN GS) a pris place à côté des jauges pour une commande manuelle si besoin,
- alternateur de 1200 W avec régulateur incorporé en remplacement du 860W avec régulateur déporté,
- batterie de 120 AH, plus longue, qui nécessite l’installation d’une patte de soutien en bout de la tôle support. La batterie ne peut-être extraite que par le bas en démontant la jupe. Cela reste encore une manipulation plus simple que d’essayer de monter la suspension, braquer les roues à gauche …lorsque le moteur ne peut démarrer !
- relais modernes et étanches (puissance contact 50 A) en remplacement des CARTIER,
- câblerie, fiches et connecteurs refaits à neuf et fils repérés (tous faisceaux) à l’avant du véhicule,
- modifications apportées aux masses et à l’alimentation + vers les disjoncteurs et le tableau de bord.
- Installation depuis 20 ans de l’allumage « électronique » LUMENITION. Les deux modules supportant les transistors de puissance sont placés sous les relais, à l’avant gauche. Cet allumage m’a donné pleinement satisfaction depuis tout ce temps.
Hydraulique :
- L’achat (Chez Mr BLONDEAU) oh combien pertinent, il y a 25 ans, d’une presse à former les olives, m’a permis de refaire l’intégralité des canalisations hydrauliques. Tous les joints sont neufs, y compris ceux de la direction et du disjoncteur/conjoncteur. Pour certains d’entre eux, les tubes sont protégés par une gaine rétractable de couleur verte et repérés au niveau des nombreux raccords trois voies.
Peinture :
- Après un démontage complet, l’unit avant a été dégraissé, lavé, séché et apprêté. Je n’ai pas retenu la version officielle qui consiste à peintre la moitié seulement et de laisser l’autre moitié de l’unit sous apprêt. Tout est peint et franchement, ça fait propre et c’est beau.
- Même ce qui ne se voit pas a demandé beaucoup d’heures de travail. Le soubassement ne doit pas négligé. Les tôles de protection thermique de l’échappement ont même été polies. Peu de « Blaxon » a été employé. Cependant un noir châssis satiné garnit l’intégralité de la structure et les dessous d’ailes.
- Les tôles avant/arrière des passages de roues et de protection des essieux avant sont restées dans la couleur « marron ».
Enjoliveur de roue, toutes baguettes d’habillage et pare-chocs inox.
- Il est nécessaire d’investir dans un touret à polir et les pains associés à l’inox. C’est un travail laborieux et méticuleux mais le résultat est remarquable. Le polissage est consommateur de temps. Pour un seul enjoliveur, trois heures sont nécessaires pour obtenir une qualité « miroir ».
Visserie, pates de fixation, petits supports, colliers …
- Un fois le véhicule démonté (y compris l’intérieur), la visserie représente un poids proche des 60 kg. Une société implantée dans la Vienne (86) à procédé au traitement de surface par bi-chromatage. Avant cette opération, les filières et tarauds ont permis de remettre à neuf les filetages usés.
Intérieur
Les moquettes proviennent de chez CIPERE. C’est sérieux et de très bonne qualité. Le ciel de toit a été refait avec un tissu (collé sur mousse fine) acheté chez les professionnels de l’automobile. Là aussi, il faut travailler proprement. C’est ma « maman » équipée de sa Singer des années 50 qui a cousu les ganses et ourlet. Bien posé, bien tendu, on s’y tromperait avec l’original.
Radio :
Il y a des années, j’ai donné les deux autoradios d’origine que je possédais. Voulant quand même rouler avec un fond de musique et pour éviter le débordement excessif des appareils modernes, j’ai choisi de poser un appareil sans mécanisme CD ou cassette. L’entrée se fait avec une carte micro SD. J’en ai profité pour changer les hauts parleurs au fonctionnement « d’époque » ! Un support en buis préparé sur un combiné bois permet le maintien du poste. Le son rendu est excellent et un quatrième HP a été discrètement ajouté sous le siège passager (pour équilibrer les sorties) .
Tableau de bord et console centrale :
Grace à Othello qui s’est lancé dans une deuxième réalisation d’un kit aluminium anodisé, le tableau de bord et la console centrale sont en attente de la pose de ce dernier. Cette installation donnera un sacré coup de jeune à l’intérieur du véhicule (excellente expression empruntée à Othello).
Divers :
Je fais l’impasse sur les réglages moteurs et autres. Il y a assez de bonnes littératures à ce sujet. Chacun d’entre nous a dû faire face à bons nombres de problèmes ou de cas de figures particuliers. Le temps, l’astuce, la combine, la chance aussi mais surtout l’apprentissage rendent possible la réparation et l’entretien d’une SM CITROEN. Aujourd’hui, l’achat d’appareils de contrôle est à la portée de toutes les bourses. Ce qui était inabordable il y a encore 20 ans, palmer, compteur de vitesse électronique, lampe stroboscopique, DWELL-mètre, contrôleur universel … sont accessibles pour un total de moins de 100 euros (107 CHF). Il ne faut pas s’en priver.
Anecdote : ce qui m’a donné beaucoup de difficulté et pris énormément de temps … la simple remise en état du siège conducteur dont le dossier ne pouvait se bloquer et partait en arrière violemment dès qu’on s’installait au volant. Il manquait un ressort sur le mécanisme de cran d’arrêt du secteur denté de réglage d’inclinaison …